L'autre jour, j'ai reçu un commentaire sur Instagram par rapport à mon premier article de blog… La personne suggérait que mes vêtements devraient se vendre à 1-2 $ et que c’est pour ça que mon entreprise fonctionne moyennement.
J’espère que ma réponse franche (que je profite pour mettre ici) aidera aussi à sensibiliser les gens aux réalités des propriétaires de petites boutiques locales.
La commentaire :
Je te souhaites que ta boutique fonctionne, mais je te dis pour ma part ce qui ne fait pas de sens dans ma tête, quand j’achète du seconde main (je vais dans des petites friperies de village) je paie 1$ du morceau parfois 0,50$ alors je ne vais pas payer pour du seconde main 10$ et plus le morceau… c’est pour cette raison je crois que des friperies un peu comme la tienne fonctionne plus ou moins bien.
Ma réponse :
J'apprécie votre commentaire, car il me donne l’occasion de bien m'exprimer sur mes réalités…
La raison pour laquelle nous rencontrons des difficultés n'a rien à voir avec nos prix. En près de 3 ans, je n'ai jamais eu de plainte à ce sujet.
Mais surtout, nous ne sommes pas simplement une friperie ! Nous offrons un mélange de produits usagés et neufs, incluant des équipements essentiels pour les parents, tout en valorisant la seconde main afin de lutter contre le gaspillage et la surconsommation.
Chaque article est soigneusement inspecté, lavé et présenté pour offrir une expérience de magasinage incroyable, en ligne comme en boutique. Mes employées prennent le temps de faire des recherches pour fixer des prix équitables, en tenant compte des prix neufs, des soldes et du marché de la seconde main. Nous mettons aussi les articles en ligne en deux langues… c’est toute une job !
Ce qui ne fait pas de sens dans ma tête, c’est de penser que toutes les friperies se valent. Tout le monde n'aime pas fouiller dans des bacs ou des rayons bourrés de vêtements à 0,50 $ ou 1 $ l'article. Personnellement, je n'ai jamais vraiment aimé cette expérience, et c'est l’une des raisons pour lesquelles j'ai créé ma boutique.
J’ai donc choisi d’organiser des ventes occasionnelles « Remplis un sac » à 25$ où chaque morceau revient souvent à moins de 1 $, et tout le monde repart content.
Comparer ma boutique à une friperie de village, c'est comme comparer la fast fashion à une créatrice locale. Ce sont deux réalités distinctes. Ici, on mise sur l'économie circulaire, la qualité et le service.
Les raisons pour lesquelles nous peinons à survivre sont complexes. Elles incluent une rue commerciale en difficulté et le coût exorbitant de maintenir une boutique physique en ville : loyer commercial (sans aucune réglementation au Québec !), salaires, assurances, taxes, taxes sur les taxes, abonnements, frais bancaires, électricité, chauffage, sécurité… la liste est longue.
Je n’ai pas de budget illimité pour la publicité en ligne, malgré les investissements considérables dans mon site web. Cela me rend moins visible, alors je compte sur mes clientes fidèles et leur bouche-à-oreille. Heureusement, elles sont incroyables !
Mais nous faisons tous face à un vrai problème en ce moment : la société privilégie l'achat facile, les produits immédiatement disponibles, et les marques qui essaient de nous convaincre qu’on a toujours besoin de ce qu'il y a de plus neuf et récent, plusieurs fois par année.
Ce que nous essayons réellement de faire ici, c'est de normaliser et d’améliorer l’expérience du magasinage seconde main pour les enfants. Et cela va bien au-delà des vêtements.
Beaucoup choisissent notre boutique pour vendre et pour acheter parce qu'ils savent qu'on prend soin de chaque article, des poussettes aux t-shirts !
Si vous êtes déjà venu, vous savez qu’ici, il y a de l'amour, de l'attention et un vrai soutien pour les parents. ❤️
